Le SIR3D pour Système d’Informations Référencées en 3D (RIS3D en anglais) est un concept introduit par Archeovision, proche du SIG (Système d’Information Géographique) mais évoluant intégralement dans un environnement 3D.
Cette solution prend la forme d’un logiciel qui permet d’associer des fonds 3D (ou modèles 3D) à une base de données hétérogène et massive. Ce système est conçu de manière à ce qu’il puisse être appliqué, quel que soit l’objet patrimonial qui est examiné, d’un simple objet à l’échelle d’un site archéologique.
Les fonds 3D pouvant être implantés dans le logiciel peuvent prendre diverses formes comme des maillages, texturés ou non, des nuages de points, ou encore des données volumiques (voxels) générés notamment par des analyses géoradar.
Parallèlement, les données issues de la base de données sont localisées dans l’espace par leurs positions dans le même espace de coordonnées que les fonds 3D. Mais elles restent indépendantes des fonds qui peuvent être interchangeables, à la manière des rasters 2D dans un SIG classique. Ces positions sont de 4 types : les points (coordonnées X, Y, Z), les lignes brisées ou chemin (liste de points ordonnés), les surfaces (détourage ou maillage) et les volumes (maillages fermés manifold ou ensemble de voxels).
Les données associées à chaque position sont totalement libres, et enregistrées dans un format arborescent au moyen de paires de clés ou de valeurs. Les clés correspondent à du texte, permettant d’identifier une information, tandis que les valeurs prennent diverses formes comme des textes, nombres, dates, images, fichiers, séries 2D, positions de caméra, etc.
L’affichage des données s’effectue au moyen d’un logiciel de visualisation 3D capable d’afficher en temps réel les fonds 3D, les positions, et les données associées à ces positions. Par ailleurs, un système de calque est proposé pour filtrer les données par le biais de requêtes. Ces requêtes peuvent s’appliquer sur les positions comme sur les données elles-mêmes.
Du point de vue technique, une implémentation est proposée par Archeovision sous la forme d’une base de données Postgres, avec enregistrement au format JSONb (JavaScript Object Notation binary), un serveur web permettant l’accès à cette base de données avec gestion des droits utilisateurs, et une application 3D développée dans Unity affichant les fonds 3D et les enregistrements de la base de données.
Ce système innovant est désormais introduit auprès de plusieurs équipes ou unités scientifiques, afin d’explorer les usages de ce système d’information référencé en 3D en l’appliquant à divers cas d’étude. Cette recherche vise notamment à offrir des solutions en matière de conservation de sites archéologiques (suivi de l’état sanitaire dans le temps), ou encore de permettre le croisement inédit d’informations hétérogènes pour soutenir la résolution de problématiques scientifiques menant vers une meilleure compréhension de notre patrimoine historique.
