L’équipe d’Archéovision, à la fin des années 80, fut la première à concevoir un modèle numérique 3D archéologique. A l’initiative de R. Vergnieux et J.-C. Golvin, avec le soutien du Mécénat technologique et scientifique d’EdF, une maquette du temple de Karnak (Egypte) fut réalisée sur une station de travail Silicon Grafics. Le modèle de Karnak est utilisé encore aujourd’hui : des images et des films qui en ont été extraits sont présentés dans le cadre d’une exposition itinérante intitulée « Aton-Num » (Bordeaux – avril 2016, Lille – mars 2017). Mais le matériel, les logiciels et les images produites sont bien différents. Au dessin filaire ont succédé des modèles éclairés, texturés et animés qui renouvellent totalement les pratiques de l’imagerie archéologique. Ces 25 dernières années ont été marquées par des évolutions technologiques spectaculaires dont résulte une grande démocratisation des outils 3D. Métalangage visuel, les modèles numériques 3D ouvrent la voie à des traitements et sériations que jamais jusqu’à présent il n’avait été possible d’imaginer. A travers l’étude de sites majeurs (Circus Maximus (Italie), amphithéâtre d’El Jem (Tunisie), Stade de Domitien (Italie), Palais de Mari (Syrie), Amarna et Karnak (Egypte), Herculanum (Italie), sanctuaire de Lalibella (Ethiopie)…), des développements innovants en 3D issus de partenariats industriels et pluridisciplinaires ont été mis au service des chercheurs en SHS.